Septembre 2014, de Bayonne à Santiago

1ère journée tranquille... Après l'émotion du départ (eh oui, j'ai quand même abandonné mon chéri...), le voyage jusqu'à Paris ne m'a pas paru long.
J'ai profité de mes 3,5 heures à Paris pour marcher de la Gare de l'Est à la Gare Montparnasse, histoire de me mettre en condition et de voir Paris au naturel: le boulevard de Strasbourg d'abord où s'alignent les instituts de beauté et de coiffure tenus par des noirs qui guettent le client sur le trottoir, puis le boulevard Sébastopol et bien d'autres, des quartiers plus riches, le quartier des Halles et la belle église St Eustache, le coeur de Paris avec le Pont Neuf et l'île de la Cité, le quartier latin et finalement la tour Montparnasse... Et la gare!
L'après-midi fut longue à attendre le train... puis à attendre les 5 heures nécessaires pour arriver à Bayonne, via Bordeaux et Dax.
Me voici donc enfin à l'hôtel Monte-Carlo de Bayonne, très vieillot, mais le repas fut bon (lomo, piperade, frites, fromage de brebis, salade et tarte meringuée au citron!)

L'Adour et la cathédrale de Bayonne

4 septembre
Un démarrage inattendu... On annonçait du soleil, mais il a mis toute la journée pour sortir: dès 9 h du matin le tonnerre grondait, et puis les premières gouttes, et les suivantes... jusqu'à midi! Moi qui voulais voir la côte en couleurs...

Heureusement, avant la côte, il y avait bien des choses à voir... Les vieilles maisons à poutres colorées, bien serrées les unes contre les autres dans le vieux Bayonne, la collégiale du St Esprit qui servait jadis d'hébergement aux pèlerins, très sobre, et bien sûr la cathédrale Ste Marie où j'ai pris quelques conseils à l'accueil pèlerin.

J'ai franchi l'Adour, et ainsi mis le pied au pays basque, puis la Nive, peu avant son confluent avec l'Adour... Ensuite j'ai longé l'Adour (sous la pluie...) pour atteindre Anglet, puis bifurqué résolument vers l'océan. La marée montait, il grondait mais sans violence et les cailloux crissaient désespérément. Je me suis régalée en faisant le tour des promenades côtières de Biarritz, le long de ces rochers usés par les vagues. De certaines pointes (comme le rocher de la Vierge) on a une vue superbe sur Biarritz et toute la côte.
Ensuite j'ai poursuivi mon chemin ( il vaudrait mieux dire ma route car tout est bétonné ) vers Bidart et Guétary par une atmosphère très lourde, déviant toujours de ma trajectoire pour approcher de l'océan.
J'ai trouvé à Bidart ma première chapelle Ste Madeleine, perchée sur la falaise au-dessus de l'océan; plus loin une chapelle semblable dominait les plages de Guétary, dédiée, elle à St Joseph.
C'est ainsi que j'ai pu gagner mon petit hôtel à Guétary, dont le nom en basque signifie soleil! De bon augure... Pour bien terminer la journée, une galette bretonne à la piperade basque!

Tout cela ne fait pas trop chemin de Compostelle, mais plutôt tourisme dans des endroits où tout n'est que loisirs, profit, consommation. Je crois bien qu'à l'origine Biarritz n'était pas sur le chemin... Mais je voulais voir!
Pourtant sur ce début de chemin il reste des traces des premiers pèlerins, des églises... Et puis j'y ai rencontré d'anciens pèlerins... Il y en a partout, certes! Mais ça fait plaisir de les entendre parler de leur vécu sur le camino del Norte! Il y a eu aussi cette dame, maman d'un enfant autiste, qui m'a confié sur un petit bout de papier une prière pour son garçon à déposer à Compostelle ... Maintenant il faudra bien que j'arrive jusqu'au bout!

5 septembre de Guétary à Hendaye

Une journée de soleil et de chaleur dès 9h30 le matin! Et en plus sur une côte splendide!
J'ai donc quitté Guétary sur le sentier côtier, mais j'ai souvent été obligée de prendre la route (à cause des risques d'éboulement de la falaise), donc mon itinéraire à varié entre les parties nature, entre forêts et grandes herbes (pampas) au-dessus de l'océan, et les alignements de campings le long de la route.
J'ai redécouvert les plissements caractéristiques de cette côte, magnifiques surtout sur la corniche d'Urugne.
La grande station balnéaire de
St Jean de Luz m'a accueillie pour mon pique-nique, j'ai été très surprise de voir à quel point l'océan a gagné du terrain sur la ville au fil des siècles... alors qu'il était si calme sur la grande plage!
L'après-midi j'ai poursuivi sur le sentier littoral par Ciboure aux belles maisons basques... Longeant de temps en temps la route, suivant la falaise, je suis arrivée à Hendaye où j'ai commencé par un petit détour du souvenir: le camp GCU et la plage, avec les deux Jumeaux, puis je suis remontée en ville pour passer la soirée et la nuit chez Mme Gaudin, la charmante maman de Christèle, connue au Canada!

6 septembre: de Hendaye à Passaia

Belle journée chaude et ensoleillée mais quelle galère pour trouver le chemin! À Hendaye j'ai fait une petite erreur qui m'a permis de revoir la grande plage. J'ai pu visiter une très jolie église (Ste Anne), récente mais typiquement basque avec ses tribunes latérales.Et puis j'ai retrouvé le chemin au bord de la baie de Txingudy que m'avait montrée Eliane hier. Le pont de St Jacques fut un peu plus difficile à trouver, mais j'ai fini par arriver à Irun où le camino était fléché du côté opposé à ce qu'indiquait le guide! Complètement erroné! Il paraît que l'erreur était signalée.... en espagnol! Heureusement nous avons cherché et divagué à plusieurs, deux hollandaises et un couple français! Après bien des détours et des questionnements (finalement, ça sert, un peu d'espagnol!) nous avons pris la direction de la Vierge de Guadaloupe (un ermitage sur le Jaiskibel, avec une vue splendide sur la côte basque française, Hendaye et Irun.) Ensuite il ne restait qu'à suivre le chemin sur le flanc Sud de la montagne... avec panoramas sur la vallée de la Bidassoa, et redescendre sur Passaia où on franchit l'estuaire en bateau (ce sera pour demain).
Me voilà donc au pays basque "Sud" (espagnol), après le pays basque "Nord" (français)
Pour ce soir, c'est "bain espagnol" dans l'Albergue , et sur la place du village, très animée.
Et pour demain... une fête nautique à San Sebastian! (C'est l'hospitalier qui me l'a annoncé ... au moins quelqu'un qui parle français!)

7 septembre : de Passaia à Orio

Encore une belle journée! Mais qui demande quelques efforts... Que de montées et de descentes! Et ce des le matin après avoir passé en bateau la ria de Passaia: un interminable escalier qui nous emmène droit sur le haut du plateau, d'autant plus dur qu'il n'y avait pas de possibilité de petit-déjeuner à l'Albergue ! Évidemment la vue sur la ria était un bon encouragement, dans la brume du matin... Après le chemin passait par landes et forêts et nous a rapidement menés à San Sebastian, site magnifique avec son immense "concha", mais que de monde bariolé pour la fête (une compétition d'aviron)! Du coup le camino était détourné et bien sur il y a eu des erreurs... Mais qui ne m'ont pas empêchée de poursuivre sur le prochain plateau, sous un soleil de plus en plus lourd et brumeux. Entre forêts et landes, avec toujours l'océan en toile de fond, je suis arrivée à Orio au son de l'orage... qui n'est toujours pas vraiment arrivé!
Ce soir, c'est une auberge de luxe, avec une essoreuse pour le linge! Et un repas du soir et un petit-déj! La classe! En plus les français sont nombreux...
Côté rencontres, c'est très fugitif pour l'instant, mais très sympa! L'avenir nous dira qui je reverrai de tous ceux que j'ai rencontrés!