Septembre 2014, de Bayonne à Santiago

San Cristobal de Colunga

26 septembre de San Esteban à Colunga

Bonne nuit, bon démarrage matinal...je reprends un peu confiance en mes vieilles articulations, après avoir échangé avec un couple d'autrichiens qui doivent avoir recours aussi aux bandages et deux jeunes allemandes dont l'une traine une angine! À chacun son souci... On verra ce qu'apporte la journée!

Je me mets donc en route (eh oui, toujours la route!) au lever du soleil, vers 8 heures. Pas de problème d'orientation dans un hameau qui compte 21 âmes ( sans compter les pèlerins ), je suis mes coquilles dorées sur fond bleu, à travers forêts et pâturages, au son des cloches des belles asturiennes, et très vite -ô joie!- j'aperçois la mer! Je descends donc vers le village de La Vega encore endormi, j'y compte une bonne demi-douzaine de séchoirs à maïs, perchés comme les horreos de Galice, mais d'une forme différente , témoins de l'ancien temps tout comme ces restes de pont médiéval sur le rio.
À mon arrivée à la plage, le campus de camping-cars installé là pour le surf se réveille à peine, mais les vagues sont déjà belles et le soleil qui sort tout à coup donne à la mer une couleur bleue lumineuse que je savoure un bon moment!
Et je pense à toi, ma Virginie, puisque c'est à toi que mes pas du jour sont dédiés ... Je suis là à me régaler du spectacle de ces vagues... Ms toi, tu dois lutter contre d'autres vagues parfois imprévisibles Et violentes pour mener au mieux ta barque familiale fragile. Allez, Ultréïa à toi aussi, et "Animo"!
Le chemin remonte sur la colline après ce passage dunaire, un banc providentiel m'interpelle tout à coup: c'est là, en regardant la mer et en mangeant ma banane du matin, que je commencerai ma prose!

Le chemin continue ensuite, tantôt campagnard, tantôt côtier: un bonheur de 6kms m'attend sous ce beau soleil matinal; entre le "caminoreal E9" qui suit la côté pas à pas et le camino de Santiago plus à l'intérieur, j'ai vite choisi...en plus ce chemin est doux sous les pieds! J'y passe évidemment un peu plus de temps que prévu, mais quelles vues! Les vagues frappent joyeusement le sable et les rochers des plages, l'écume scintille au soleil et l'horizon est décidément bleu! Mon appareil photo entre en transes, je ne me retiens pas... Et je pense encore à toi, Virginie: tout à coup le bonheur est là... Il suffisait d'y croire!
Après ce régal des yeux, je redescends sur terre et m'aperçois que les magasins vont être fermés quand j'arriverai à Isla; je me hâte donc... Mais rien n'y fait! En plus mon chemin ne traverse même pas le village, il passe entre des jardins, forêts et vergers et m'emmène tout droit à Colunga... où je tombe sur un supermarché ouvert toute la journée! Il ne me reste plus qu'à trouver un banc public pour remettre "du lion dans le moteur"!

Pour une fois l'église de la ville est ouverte: elle est splendide, très lumineuse, d'un style à coloration marocaine, dédiée à St Cristobal.

Le prochain hébergement possible étant à une dizaine de kms de Colunga, je préfère avoir pitié de mes genoux et cheville qui hurlent "assez pour aujourd'hui!" Et à défaut d'Albergue, je cherche dans les pensions et hôtels. 

Me voici donc au repos dans une grande chambre privée de l'hôtel Las Vegas... C'est solitaire, mais c'est le meilleur moyen de se reposer!